dimanche 28 février 2016

Rénovation circuit d'essence

Nous revoici donc quelques temps après ces premiers tours de roue.

Dès réception de la pompe à essence neuve, commandée sur Melun Rétro Passion, je suis allé installer ça :)
Le kit et composé d'une pompe à essence et d'un filtre. Au passage, j'en ai profité pour commander un filtre à essence et de la durite, les anciennes ne supportant pas forcément le SP98.

Voici à quoi ressemble la pompe.
J'ai choisi de prendre un modèle avec pompe d'amorçage. Sans ça, le temps que l'essence arrive au carburateur, il faut tirer sur la batterie, et ça la fatigue inutilement.

Difficile de prendre des photos de l'installation.
Mais en gros, il y a deux vis à desserrer.
Pour ce qui est du filtre, je l'ai placé à l'aspiration de la pompe pour la protéger.

A partir de là, je refai sun essai.
Coup de clé, ça démarre (déjà on n'a pas régressé ;))
1ère, le moteur s'étouffe, mmmh, deuxième tentative, idem !

Bon, bah visiblement, la pompe n'était pas le (seul) problème...
Malheureusement, il ne reste qu'une hypothèse : le réservoir bouché.

Dans ces cas là, il suffit de souffler de l'air au compresseur par les durites, et ça débouche la crépine.
Dans mon cas, ce sont les durites qui se sont démanchées... Décidément, ça devait être bien bouché.

Je n'ai pas eu d'autre choix que de démonter le réservoir pour le nettoyer.

Donc :
1) Vidange de l'essence (pourquoi ai-je fait le plein...?!)
2) Mettre la voiture sur chandelle (c'est volumineux)
3) Défaire toutes les fixations (4 vis et des petites plaques triangulaires)
4) Enlever les vis qui tiennent la goulottes d'essence (au niveau de la trappe)
5) Le sortir

Après un moment, voici le morceau :

Il n'a pas vu le jour depuis un moment ;)
Tant qu'à l'avoir démonté, on s'occupera de lui donner meilleure allure.

Déjà, j'ai largement rincé l'intérieur, après quoi, un coup de compresseur a permis de le déboucher.

Clairement, après tant d'année d'arrêt, l'essence a du corroder l'intérieur et créer des dépôts. Le redémarrage a certainement fait tomber tous ces dépôts au fond, et après quelques tours de roue, la crépine s'est retrouvé bouchée.

En regardant l'intérieur, on voyait bien qu'il était oxydé.
De peur que ça ne se reproduise rapidement, j'ai préféré le restaurer. Ca valait le coup car le réservoir était relativement en bon état (et surtout, il n'était pas percé).

Restom propose des kits de réfection complets pour réservoir. Comptez une centaine d'euros pour un réservoir de même taille (41L).

Le kit est composé d'un  dégraissant, d'un dérouillant phosphatant et d'une résine bicomposant pour tapisser l'intérieur et le protéger de l'oxydation future.

Je me suis occupé de ça chez moi (ça m'a pris 2 jours...)

Pour le dégraissage, il faut ajouter de l'eau chaude au produit puis secouer le réservoir pour bien dégraisser les moindres recoins. 

Ensuite pour le dérouillant, on mélange le produit à 50%. Et il faut à nouveau bien secouer. Pour décoller l'oxydation on peut ajouter des cailloux, ou de la visserie dans le réservoir. Ca permet d'ajouter un décapage mécanique/abrasif en plus.
Attention, après dérouillant et un bon rinçage, il faut sécher le réservoir et passer la résiné assez rapidement.
Personnellement, j'ai eu le malheur de finir l'étape 2 le soir et de vouloir mettre la résine le lendemain, mais dans la nuit, l'oxydation avait recommencé son travail. Heureusement, je n'avais pas jeté le produit, j'ai donc repris l'étape 2 avant d'attaquer le résinage.

L'étape 3 est pour moi la plus difficile. La résine durcit en 1h30 2h environ.
Il faut donc napper toutes les parois (à l'aveugle) dans ce délai. Attention, la vitesse d'écoulement de la résine n'est pas du tout la même au début qu'après 20min puis 1h, puis 1h30...
Adaptez donc la vitesse de rotation et de changement de côté de votre réservoir en fonction.
Et pour finir, n'Soubliez pas : il faut veiller à ne pas boucher la crépine en même temps (donc injecter de l'air par le tuyau régulièrement pour souffler les dépôts de résine de la crépine).
Perso, je pense avoir bien nappé les parois. Par contre, la crépine était à 80% recouverte de résine à la fin. l'air et le liquide pouvait donc couler, mais la surface non bouchée me paraissait trop petite pour que le débit d'essence suffisant passe, et pour qu'en cas de dépôts (à l'usage) il n'y ait pas à nouveau un bouchage. J'ai donc du refaire de petits trous dans la crépine avec un fil de faire et des aiguilles en passant par le trou de la jauge à essence. Bref, c'est pas simple.

Vue intérieure du réservoir depuis la goulotte d'essence
En tout cas, voici le résultat après résinage. 

Impossible de prendre de meilleure photo. Mais l'intérieur semblait tout brillant ;) (les traces colorées, sont des à la peinture que j'ai appliqué pour l'extérieur.













Pour l'extérieur, j'ai bien nettoyé et poncé le réservoir. Après application d'un apprêt anticorrosion, j'ai choisi de le peindre en noir brillant :












Une fois terminé, le réservoir avait une bonne tête, et normalement, le traitement est garanti 30 ans !!


Après remontage, la 304 tournait nickel ! Ce jour là, j'ai roulé quelques dizaines de kilomètres, et n'ai pas eu un seul pépin. En revanche, la suspension cassée, même si ça n'empêche pas de rouler, ça met pas en confiance !








dimanche 21 février 2016

Premiers tours de "piste"

Le moteur démarre, c'est cool.

Bon, cela dit, avant de pouvoir rentrer chez moi, rappelons que j'habite à 1h30 de chez mon oncle, faut déjà qu'elle sorte de la grange... ^^

Et là, classique, les freins étaient bloqués.
Après avoir tiré la caisse tant bien que mal du mur, j'ai pu la sortir, "au moteur".
Clairement ça forçait mais avec un peu de chance, après quelques tours de roue les joints des cylindres se réhumidifieraient.


Bon, clairement après 3-4km :
- les jantes étaient bouillantes,
- la voiture freinait tout seule à la moindre décélération
- on aurait cru qu'elle faisait pas plus de 15cv...

J'étais bon pour refaire les joints des étriers. Une première pour moi !

Les joints ressemblent à ceci :
S'ils sèchent, le piston de l'étrier ne peut plus revenir en place. Le frein reste donc serré sur le disque.


La semaine suivante, je change ces fameux joints.
Pour cela, il faut :

1) Déposer l'étrier
2) Retirer les pistons de l'étrier (vous pouvez freiner avec la pédale pour qu'ils sortent, mais attention quand ça sort, ça peut être violent).
3) Vous changer le joint carré à l'intérieur, en l'humidifiant avec du liquide de frein.
4) Vous faites la même chose sur chaque cylindre.
5) Une bonne purge, et les étriers fonctionnent à nouveau parfaitement  !!

Je met 20l d'essence et décide donc de refaire un essai!
Coup de démarreur, c'est toujours magique, elle démarre :)
Je sors de la grange, et là, elle cale... Bizarre

Nouveau coup de clé, elle démarre,, 1ère, je pars, je fais 20m, elle cale à nouveau...
Ca sent pas bon. Plus ça va, moins j'avance ^^

J'essai à nouveau de l'alimenter par gravité. Elle tourne bien et accélère.
Le plein étant fait, j'en déduit que la pompe à essence à rendu l'âme suite à la remise en route.

Pour infoune membrane de pompe à essence qui reste longtemps à l'arrêt peut sécher et s'abimer. Si la membrane devient percée, elle ne permet plus de pomper...

Moralité, je dois commander une pompe neuve et revenir plus tard.

Les débuts, c'est compliqué... ^^'

A suivre donc.

La remise en route :)

Récupérer une voiture qui n'a pas démarré depuis 19 ans, c'est bien. La redémarrer sans rien abîmer, c'est plus compliqué.

Bien sur, on peut toujours commencer directement par démonter le moteur, l'ouvrir complètement et le refaire...
N'ayant jamais fait ça de ma vie et la voiture étant chez mon oncle à 1h30 de chez moi, j'ai préféré tenter un redémarrage en l'état. Je pouvais tenter ça, aussi parce que le moteur fonctionnait lorsque la voiture a été remisée, et qu'elle a toujours été à l'abri. Néanmoins, voici quelques étapes à respecter par précaution !

Je n'ai malheureusement aucune photo de ces étapes pour illustrer ces explications. Mais j'espère que ce sera clair :)

1) Vidanger l'huile moteur. Et valait mieux, elle était devenu biphysique. Ca a d'abord coulé liquide jaune, puis c'est une espèce de mélasse boueuse noire cambouis qui a coulé par paquets !!
2) Pour lubrifier les pièces du haut moteur, sans pour autant usée 12L d'huile neuve, j'ai repris l'huile "biphysique", l'aie bien re-mélangée. Et enfin, j'ai fait circuler ce mélange lubrifiant plusieurs fois dans le moteur par remplissage et vidange alternés)
3) Vidange définitive, changement du filtre à huile, et remplissage avec une huile neuve.
4) Vérification du filtre à air. Il était sale, mais en bon état.
5) Démontage des bougies. Elles sont noires, mais doivent fonctionner.
6) Lubrification de la chambre de combustion par un mélange huile/essence (insertion avec une paille). L'idée, c'est de garantir un maximum de lubrification dès le lancement du moteur.
6) Remettre de l'essence neuve dans le réservoir.
7) Installer la batterie neuve
8) Tentative de démarrage  ....

Et là, première bonne nouvelle, le démarreur se lance, le moteur tourne. Il n'est donc pas bloqué.
En revanche, il ne démarre pas.
Après plusieurs essais au starpilote. On sent que le moteur toussote, mais ne tient pas seul.
J'injecte une cuillère d'essence dans le carburateur, et là, le moteur part et s'arrête.

Finalement, je démonte l'arrivée d'essence et fait tourner le moteur, pour voir si la pompe à essence fonctionne.
L'essence sort, mais elle est rouge et sent l'ammoniaque...

Finalement, je démonte la boite à air pour accéder à l'arrivée d'essence du carburateur :
Carburateur. L'arrivée d'essence est en haut.


Je connecte un tuyau et un entonnoir placé en hauteur, au carburateur. J'y verse de l'essence, je réessaie, et la magie s'opère.

Que Dieu bénisse la gravité ;)

Par acquis de conscience, j'essaie de faire pomper la pompe à essence dans un bidon annexe pour m'assurer que la pompe fonctionne bien. Rien à signaler, en aspirant dans le bidon, la pompe apporte bien l'essence au carburateur. Le moteur tourne correctement.

Conclusion, il faut effectivement vidanger le réservoir, il devait rester de l'essence frelatée qui ne détonne plus dedans.

Les présentations !

Voici la bête et un petit descriptif de l'état dans lequel je l'ai acquise.

Il s'agit d'une Peugeot 304 berline de janvier 1976.
La couleur, qui lui donne toute sa personnalité, un bleu océan.



Son moteur essence 1,3L à carburateur simple corps, de 65cv (soyons honnête, je garantis pas qu'elle ait encore développé cette puissance lorsque je l'ai redémarré :p).


La voiture a été arrêtée en 1995 et je l'ai récupérée fin juillet 2014.
La présentation générale semblait plutôt honorable pour un véhicule de 186 000km de cette génération. Mais, la petite 304 étant biodégradable, comme tous les véhicules de l'époque, on notait
- de la rouille perforante un peu partout, 


Bas de caisse gauche
Intérieur de l'aile arrière droite (la moins dégradée)
Aile arrière droite

- quelques bosses et rayures,








Doublure d'aile arrière gauche
anciennement réparée à la résine, vue du coffre












- des traces d'anciennes réparation qui cachaient
certainement plus de dégâts qu'autre chose,














Et à l'intérieur :


- de la poussière accompagnée de l'odeur 
de l'époque :p


- une ou deux déchirures sur les sièges.








Bref, l'intérieur était plutôt propre, bien que terne et fatigué par le temps.






Après un rapide nettoyage de la carrosserie, elle avait déjà meilleure allure :