mercredi 30 mars 2016

Dépose du berceau

Comme évoqué précédemment, avant de poser les trains avants refaits à neuf, je voulais déposer le berceau moteur, qui était bouffé par la rouille, pour le refaire propre et avoir un train avant complet, refait proprement ! :)

Pour accéder au berceau, il faut néanmoins déposer le moteur, ce que je n'avais jamais fait de ma vie.
Cela imposait, indirectement, de déposer aussi les trains, les cardans, le circuit de refroidissement et d'autres petites choses ;).

Il fallait donc du temps. J'ai donc attaqué ce fastidieux démontage à noël 2015 :)

J'ai commencé par vidanger les fluides : refroidissement et huile moteur. En effet, le retrait des cardans provoque la vidange de l'huile moteur/boite sur les 304. Quand au liquide de refroidissement, il faut déposer le radiateur...
Autre conseil : déposer la calandre, qui est assez fragile. Ca permet d'avoir plus de place et meilleur accès à certaines vis  :)


Ensuite, on dépose la boite à air, 


les demi trains,













On retire le radiateur, le bac à batterie, on déconnecte tous les fils attachés à droite à gauche.








Vu plus largement, ça commence à devenir plus accessible ;-)
Attention, il faut vraiment prendre un maximum de notes, faire du repérage, prendre des photos globales, puis plus précises. Même sur une ancienne, ça peut vite devenir compliqué de gérer tout ça. Personnellement, au départ, j'ai déposé en rangeant simplement les éléments proprement dans l'ordre, dans un carton. Puis finalement, j'ai commencé à prendre quelques notes, et deux trois photos, et plus j'avançais, plus je regrettais de ne pas avoir mitraillé et tout noté dès le départ ! On est vite dépassé par le nombre de vis déposées (pour retrouver laquelle va où par la suite, ça devient vite compliqué...), le nombre de connexions électriques, et le volume que les pièces prennent ! Rien n'est irréparable, ou irrémédiable. Vous pourrez toujours retrouver vos petits plus tard, avec des bouquins et de la logique, mais ça prendra forcément plus de temps :/

Tringlerie de boîte de vitesse (au volant)
Une fois tout cela déposé, on peut accéder à d'autres éléments et déconnecter l'échappement, la tringlerie de boîte, les câbles de compteur, les supports moteur, les commandes d'embrayage. 

Attention, au démontage, il peut y avoir de la casse malheureusement. 
Les vis ne viennent pas toujours comme on l'aimerait, et certaines pièces n'aiment pas les démontages/remontages. 

Dans l'ensemble, j'ai eu plutôt de la chance, un coup de dégrippant a généralement suffit. Je n'ai néanmoins pas échappé à la règle. Par exemple, j'ai cassé une tête de tringle de boîte (Cf. ci-contre)





Bref, une fois qu'on commence à y avoir clair, et qu'à priori, tout est déposé/débranché/déconnecté, on peut commencer à lever ! 
La probabilité d'avoir oublié un fil étant relativement élevée, allez-y doucement. Ca permet de contrôler tout ça en allant et de ne pas arracher un truc, ou abîmer des pièces, de la carrosserie ou autre ;-)


Si tout va bien, on peut continuer :)


Et le moment jouissif tant attendu arrive : le moteur est posé au sol :D







Et le compartiment moteur est tout vide ;-) 










Il ne reste plus qu'à déposer la crémaillère, et faire tomber le berceau. 




Attention, ça pèse un ane mort quand on est tout seul couché sous la voiture :s 


Le but final, est alors atteint, le berceau est séparé. Il n'y a plus qu'à le dépouiller de la barre stabilisatrice et supports moteur pour le nettoyer et voir l'étendu des dégâts.

La suite au prochain épisode ;-)

dimanche 27 mars 2016

Restauration des demi-trains avant

Aujourd'hui, je vais vous détailler la restauration complète des demi-trains avant de la 304.

Vous vous souvenez que lorsque j'ai récupéré la 304, une suspension était cassée en deux par la rouille. J'avais du en acheter deux d'occasion pour passer le CT. Sauf que ces deux autres demi-trains, étaient pas forcément en bien meilleur état.
Dans la mesure où j'avais désormais deux demi-trains en supplément (le mien qui était cassé et le gauche, trouvé d'occasion), ça me laissait le loisir de les refaire proprement, pour les monter plus tard, après restauration du berceau moteur.

J'ai donc démonté tout ça pour voir l'étendue des dégâts sur le demi train gauche acheté d'occasion et commencé à réfléchir à comment réparer le côté droit cassé.


Pour mémoire, voici l'état dans lequel le côté droit d'origine était :





Et, ci-dessous, un zoom sur la partie supérieure de la jambe élastique bouffée par la rouille.

Nota : le système de ressort et butée visible sur la photo fait partie du mécanisme d'amortisseur hydraulique.













Pour ce qui concerne le côté gauche d'occasion, un démontage de l'ensemble s'imposait pour en savoir plus.

Première étape, démonter le triangle. Sur la 304, celui-ci est maintenu à l'ensemble fusée/jambe élastique via une rotule, fermée par un écrou de rotule sur le triangle. (Cf. ci-dessous). Pour déposer cet écrou, il faut un outil spécifique Peugeot, que je n'ai pas. J'ai donc fait avec les moyens du bord...
Celui du côté droit est venu assez bien. Celui de gauche en revanche... a fini par être démonté à coup de marteau et Dremel car complètement soudé par l'oxydation :-(...


Une fois le triangle déposé, il faut déposé l'écrou canelé de rotule. Là aussi, il faut un outil spécifique. N'ayant pas réussi à fabriquer ce dernier, je suis allé chez Peugeot, qui très gentiment, a fait venir l'outil d'un autre garage peugeot et a accepté de me le prêter le temps des travaux. Merci à eux ! :-).


Après dépose du ressort avec un outil pour les comprimer, on atteint la butée d'amortisseur et on peut découvrir l'état de la jambe élastique. 



 C'était pas joli joli...


On dépose ensuite le moyeu. Pour ce faire, un collègue m'a filé un coup de main pour fabriquer un outil de dépose. Là encore, il fallait un outil particulier en théorie, mais on s'est débrouillé ;-)
Une fois le moyeu déposé, il ne reste qu'à déposer la flasque, le disque et déposer la cage extérieure du roulement à la presse :

 

On fait la même chose pour l'autre côté bien sûr !
Afin de ne pas perdre de temps en nettoyage, ponçage et autre, j'ai sablé toutes les pièces. Au passage, je remercie une amie de m'avoir accueilli dans son entreprise et de m'avoir laissé utiliser leur  grosse sableuse industrielle !! Avec mon petit pistolet j'y serai encore :p





Après 2h de sablage et quelques courbatures dans les bras, on obtient des pièces totalement brutes et prêtes à peindre.

Et là, ça fait plaisir !


























Pour avoir un traitement de qualité des pièces et éviter le retour de la corrosion et la tenue dans le temps, mon père a pu s'arranger pour glisser ces pièces auprès d'un sous-traitant qui réalise des traitements par cataphorèse. C'est ce qui est utilisé pour le traitement des pièces automobiles aujourd'hui. Les pièces sont passées dans un bain et soumis à un courant. Cela permet de déposer une couche de peinture fine, uniforme et dans les moindres recoins. Elles sont ensuite passées au four pour cuire la peinture. C'est super efficace, et très propre. Les pièces en sont ressorties comme neuves  !!

Cf. Ci-contre.

Seuls les moyeux ont été peints manuellement pour conserver le diamètre et l'état des portées de roulements.



Vous allez me dire : oui, mais et les jambes élastiques dans cette histoire?!
Pour ça, ça a été plus compliqué... J'ai sollicité (par intermédiaire) un collègue soudeur du boulot pour avoir son avis sur le meilleur moyen de ressouder les jambes élastiques. Mon idée (basée sur mes moyens techniques et connaissances), c'était de 

1) Décaper la jambe abîmée et de recharger à la soudure. 
2) Quant à la jambe cassée : décaper, couper la partie pourrie, et refaire une bague à l'aide d'un tour tour, pour remplacer le morceau de tube coupé (en prenant la hauteur enlevée, et l'épaisseur normale du tube) et souder tout ça. Ca permettait de conserver les filetages !

En voyant les pièces, il a clairement dit que ce n'était pas terrible de procéder ainsi, et que le mieux était de refabriquer une tubulure °-° (oui c'est sur, sauf que, ça... je pourrai jamais le faire...)

A ma grande surprise, il a proposé de s'en occuper.
Tout ça aura pris 7 mois, principalement parce qu'il fallait le temps de s'en occuper et de trouver la matière première pour refaire le tube.
Néanmoins, après 7 mois, il m'a annoncé que le travail était terminé. Et ça valait clairement le coup d'attendre !!
Un soudeur de la boîte a donc procéder, non sans mal, au démontage de la coupelle et de la fusée, et à la prise des côtes et repères. Il a confié tout ça à un tourneur, qui s'est chargé de refaire à neuf les deux tubulures en acier inoxydable haute qualité. Il a refait les filetages, épaulements et autres à l'identique. Ils ont renforcé la partie inférieure par un épaulement, refait le fond bombé pour conserver la hauteur totale de la tubulure, et ressoudé la coupelle sur la jambe, et la jambe sur la fusée. Bref, un travail monstrueux et d'une qualité incroyable. L'ensemble a été soudé par soudure hétérogène, pour garantir l'absence de corrosion à la jonction des deux types d'acier. Bref, je les remercie encore, c'est un travail d'une qualité irréprochable. 

Jugez-en par vous même :










Un petit comparatif du tube cassé avec l'ensemble refait. C'est le jour et la nuit ;) 

























On peut aussi remarquer à quel point la reproduction a été réalisée strictement à l'identique, y compris à l'intérieur de la tubulure.




Bref, j'en suis encore scotché :D







Après sablage de la fusée et finition de la coupelle, j'ai peint ces deux oeuvres d'art. Je sais d'avance que la peinture ne tiendra pas longtemps sur l'inox, mais on ne peut pas gagner sur tous les tableaux, alors tant pis, ça tiendra ce que ça tiendra. Il sera toujours possible de refaire la peinture d'ici là ;)

Maintenant que toutes les pièces étaient refaites, il a fallu procéder au remontage de tout ça :) 
Le meilleur moment !!

Pour ce faire, j'ai acheté sur divers sites : 

- Rotules de triangles neuves
- Kits de réfection des rotules de direction
- Roulements neufs
- Disques de frein neufs
- Plaquettes de frein neuves
- Amortisseurs hydrauliques neufs (en cartouche)
- Buttées d'amortisseurs neuves
- Silent bloc de triangles neufs
- Semelles d'amortisseur neuves. Merci à JF de m'avoir déniché ces pièces d'époque neuves, car c'est introuvable aujourd'hui ! :)
- Buttées à aiguille nettoyées
- Rondelles vulkolan de triangle neuves
- Soufflets d'amortisseurs neufs
Place au remontage :

1) Graisser les roulements et les monter sur la fusée, à la presse :



 2) Poser le circlips à l'intérieur pour bloquer le roulement et les joints d'étanchéité 

3) Assembler le disque au moyeu, à l'aide des trois vis spécifiques :

 


 4) Monter la flasque sur la fusée Puis assembler le moyeu à la fusée à la presse.



5) Assembler la fameuse rotule de triangle  avec les outils "qui vont bien" (pas de photo des outils).






On obtient l'ensemble ci-contre ;-)































6) Placer la buttée d'amortisseur et la cartouche hydraulique. (On peut mettre un fond d'huile dans le corps avant de glisser la cartouche).

7) Fermer l'amortisseur avec l'écrou à créneaux et glisser le soufflets d'amortisseur.

 

8) Poser le ressort comprimé.

9) Placer la tête d'amortisseur, l'ensemble buttée à aiguilles, puis la semelle d'amortisseur, et serrer le tout.

 














10) Une fois cela fait, on peut décomprimer le ressort et admirer le résultat avant d'attaquer les mêmes opérations pour l'autre côté ;-)


Dans la mesure où je n'avais pas refait le berceau moteur à ce moment, j'ai stocké le reste des pièces non utilisées pour le moment, ainsi que les demi-trains dans un coin, en attendant de pouvoir enfin les poser sur la voiture ;-)

En tout cas, je suis content du résultat. On dirait que l'ensemble est totalement neuf. C'est motivant !

A suivre donc ;-)

lundi 21 mars 2016

La tôlerie : premier essai

Aujourd'hui, je vais vous parler de mes tous premiers essais en tôlerie.

Hé oui, pas besoin d'être expert automobile pour s'apercevoir que la petite 304 avait deux options pour son futur :
1) rouler comme elle roule jusqu'à ce qu'elle meurt définitivement
2) faire l'objet d'une restauration, à minima partielle, afin de prolonger sa vie et lui donner meilleur aspect.

Au moment, j'envisageais pas vraiment d'avoir mis un certain budget dans sa remise en route si ce n'est pas pour en profiter un certain temps ! En plus, en la remettant sur la route, j'envisageais cette voiture comme ma première "ancienne", celle qui vient de la famille et qui me permettrait de parfaire mes compétences en mécanique, voire plus.

Côté mécanique, mes expériences passées et plus récentes me donnaient confiance quant à la possibilité de la maintenir en vie. En revanche, côté carrosserie, c'en était autrement.

J'ai donc investit dans un super poste à souder. Une fois la tirelire cassée, il n'y a plus le choix, il faut bien se lancer et croiser les doigts pour y arriver ;) Avec de l'acharnement et de la patience, on arrive à apprendre tout !

Cela dit, j'allais pas commencer par la restauration d'une aile :p
J'ai donc modestement fait mes premiers essais sur mon bac à batterie.

Nota : mes compétences en soudure à ce moment étaient essentiellement liées à l'utilisation d'un poste inventer classique pour la soudure "à l'arc", avec une baguette enrobée.
Ici, il s'agit d'apprivoiser un poste MIG, un peu plus compliqué à régler.

trêve d'explication, passons aux photos ;)

Comme on le constate, le bac à batterie était bouffé par la rouille.

Par ailleurs, la taille des batteries étant différente aujourd'hui de celles de l'époque, ma batterie neuve ne rentrait pas dans le bac. J'ai donc décidé de le rallonger.

On notera aussi que les rebords sont en mauvais état et qu'il faut donc reformer et remplacer certains bouts. Un simple brossage/sablage/décapage ne suffirait pas :


Première étape : découper le bac dans la longueur pour ajouter une bande d'acier entre. J'ai coupé entre le bord et les renforts afin de conserver l'emplacement du pied, qui est fixé à la voiture (photo du-dessus).



Après ponçage des zones à souder, je me suis lancé... 
Le poste étant équipé d'un mode "automatique", j'ai essayé ça.. Et ça n'a franchement pas été fructueux. J'ai percé à de nombreux endroits, ce qui a nécessité de reboucher et de jouer de la meuleuse, un temps certain... 

Par ailleurs, la rouille ayant probablement réduit l'épaisseur de tôle, c'était difficile de ne pas faire chauffer et de ne pas trouer à chaque point de soudure.
Et enfin, j'aurai peut-être du mieux décaper la surface au départ avant d'attaquer la soudure, car les cordons n'étaient pas beaux...



M'enfin, après des heures à faire des co*** et à les rattraper, à reboucher des trous de soudure, puis à meuler, puis à reboucher les trous causés par la meuleuse... bref, vous avez compris...

... je suis arrivé  résultat ci-contre.












Par souci d'esthétique, j'ai aussi voulu prolonger la forme ondulée du pied. 


Il m'a fallu former un petit bout de tôle, avec les moyens du bord (du reste très limités...), aux bonnes dimensions :

 

J'ai également refait le rebord, de la même manière, et avec les mêmes galères...

Sentant, que j'allais pas obtenir beaucoup mieux que ce modeste résultat, je me suis empressé de poncer l'ensemble, et de le peindre... au crépuscule... Et bien sur, les surcharges de peinture n'ont pas pu être éviter.

Une fois la peinture en cours de séchage, on voit très nettement la zone qui a souffert de surchauffes, martelage, surcharges et meulages excessifs. Mais déjà, ça semblait tenir :p


 


Je précise quand même, que l'aspect brillant de la peinture a tendance à accentuer les défauts de planéité des parties soudées. ;-)



Une fois en place, ça donnait le résultat ci-dessous. Pour le coup, ça jure un peu avec l'environnement poussiéreux et vieilli par le temps :p.


Cette petite expérience démontre qu'on ne s'improvise pas carrossier en 2h... En revanche, elle m'a appris deux trois trucs :

1) Apprendre à régler le poste, car le mode automatique, ne fait aucun miracle (au contraire !!!)
2) Pour faire une belle soudure, il faut déjà une surface de soudage parfaitement propre, alignée et saine.
3) Pour former une tôle, il va falloir s'exercer aussi !
3) Prendre son temps, prendre le temps de bien s'installer (encore que ça je le savais, mais je suis un éternel impatient...), de faire des découpes propres, de bien préparer le chantier avant de s'y attaquer.
4) Encore une fois, ne pas s'empresser à vouloir peindre à tout prix, y compris quand il faut à moitié noir...

Si c'était à refaire, je crois que je chercherais une batterie aux dimensions d'époque :p